28 déc. 2010

Y a-t-il un chroniqueur ou critique cinéma dans ce festival ?

Le festival du cinéma arabe prend fin et on reste sur notre... faim. Non par la bonne ou mauvaise qualité des films qui y sont présentés, ni par la médiocrité de son organisation, sans oublier un président de jury exécrable. Rien de tout cela, mais plutôt par les quelques journalistes qui s'y trouvent et qui ne comprennent du cinéma que le générique de fin...
Nous avons bien compris que le Ministère de la Culture essayait d'y mettre du sien pour faire revivre le cinéma en Algérie. Bon,  ce n'est pas tout à fait ça mais, c'est quand même un bon début. Il ne faut pas oublier qu'on revient de très loin. Ces dernières années, les algériens n'avaient plus besoin d'investir les salles de cinéma pour y voir un  film d'action ou d'horreur... cela faisait partie de leur quotidien. Bref, ne remuons pas le couteau dans la plaie.
Reconnaissons quand même que depuis 2005, plus de 160 festivals ont été organisés un peu partout en Algérie. Rien que pour cela, j'ai envie de dire BRAVO à Mme la Ministre de la Culture. Non mais c'est vrai, il faut savoir le reconnaître. Ça bouge vraiment  côté Culture ! Il faut savoir s'en réjouir bien évidemment, mais cela ne veut pas dire qu'il faut s'en contenter.
Les moyens y sont mis, pas de doute. Il n'y a qu'à voir ce que le Festival Panaf Africain a coûté en 2009. Mais alors qu'est-ce qui manque ? Qu'est-ce qui pourrait faire avancer les choses ? Vous ne voyez pas ? et pourtant c'est le minimum requis... Il ne reste plus qu'à aller réveiller le mélomane ou  le cinéphile qui sommeille en chaque algérien. Il ne suffit pas de dire :" Vous avez pleuré eh bien dansez maintenant."  Il faut savoir donner envie à l'algérien de voir les choses positivement, lui qui n'est habitué qu'à la médiocrité.
C'est vraiment extraordinaire de pouvoir organiser des festivals de cinéma, mais encore faut-il que les cinéphiles algériens puissent voir ces films autrement que sur un dvd pirate.
Quel intérêt ai-je à me réjouir de toute cette organisation si je n'ai pas la possibilité d'y apporter mon propre jugement ?
Me concernant, j'aurai peut-être procédé différemment : je ré-ouvre les salles de cinéma, ensuite j'organise des festivals... mais bon, à ce qu'on dit, cela ne saurait tarder. In challah!!
Pour faire revenir les cinéphiles dans les salles obscures, il faudrait peut être commencer par leur vendre le produit, savoir les attirer, leur donner envie d'aller voir tel ou tel autre film. Pour ce faire, nous avons besoin de bons chroniqueurs cinéma, vous ne croyez pas ?  Ce sont eux qui nous donnent un aperçu du film qu'ils ont eu le privilège de visionner.  Et si on les invite à un festival de cinéma, ce n'est nullement pour passer de bons moments et nous raconter les soirées de galas organisées après les projections des films en compétition. Bien au contraire, ils sont là pour nous faire une lecture rapide de ces films.
De deux choses l'une, soit ils nous donnent leur avis personnel, soit ils font une petite analyse de ce film.
En général, c'est leur avis personnel qui fera qu'on irait le voir ou pas (si toutefois on en a la possibilité)...
La question que je me pose est :  Qui sont ces journalistes qui se disent chroniqueurs cinéma ?
Prenons pour exemple cet article d'une chroniqueuse du journal "L'Expression" : Amour et paix, 23 déc 2010.
Dans son papier, la journaliste nous parle du film Syrien d'un jeune cinéaste, Joud Saïd, projeté le 21 décembre au festival d'Oran et dont c'est le premier long métrage.
L'article est un enchaînement de commentaires à travers lesquels la journaliste essaie de faire émerger le côté poétique de cette oeuvre cinématographique avant de plomber le tout en nous faisant un long résumé du film!!
En gros,  elle nous raconte le film dans les moindres détails !!  Elle ne laisse pas de place à l'intrigue.
Une chose est sûre, je ne risque pas de lui proposer d'aller au cinéma, voir un film qu'elle aurait déjà vu... elle aurait tendance à me raconter les actions suivantes ainsi que la fin du film. Tout ce qu'il y a de désagréable pour un cinéphile.
Attention, elle n'est pas la seule à agir de la sorte. C'est également le cas du journaliste d'El watan et non des moindres : un journaliste politique et non chroniqueur de cinéma. Ce même journaliste qui a osé faire un papier sur le film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, sans même l'avoir vu (à ce moment là).
A travers son article intitulé Histoire d'un passé composé, où il est également question du film de Joud Said, le journaliste se veut plutôt poète. Tout comme sa consoeur du quotidien "L'Expression", il nous relate le film en s'appuyant sur de faits historiques liés à cette période, comme si il avait voulu faire un rapprochement entre ce qui s'est réellement passé à cette époque-ci et la fiction de Joud Saïd.
Fayçal se veut poétique dans son article en nous sortant des phrases du style :"Il y a une forte volonté de faire du cinéma, presque à l’ancienne, mais avec un regard neuf".... euh... mais encore ? c'est beau mais cela veut dire quoi ? c'est quoi le cinéma à l'ancienne ? ou alors plus loin, il dira :"la densité de son scénario l’a amené à négliger certains aspects esthétiques, mais pas au point de rendre le film sans âme." ah oui, très intéressant, très poétique... J'aurai juste une question pour lui, sait-il "ce qu'est l'esthétisme au cinéma ?". ..j'en doute...
Ceci étant dit, ces deux seules phrases auraient suffi pour faire l'analyse du film.
Nos journalistes savent-ils au moins ce qu'est un synopsis ? Pourquoi ont-ils besoin d'aller dans le détail? Ou alors  nous raconter leur vie quand il s'agit juste d'éveiller une certaine curiosité à aller voir ce film ou même ne pas y aller.
Concernant la fiction de Joud Saïd qui, rappellons-le,  n'a rien obtenu au Festival d'Oran. Ce qui était joué d'avance puisque le Président de Jury , Rachid Boudjedra pour ne pas le nommer, aurait quitté la salle de projection  au bout de quelques minutes de visionnage... Peut-on se faire une idée d'un film en quelques minutes ? Voilà une question  à lui poser. J'en profite pour ouvrir une parenthèse :L'Algérie serait-elle en manque de cinéastes pour nommer un écrivain comme président de jury ? That's the question...
Ce que j'aurai aimé lire au sujet de ce film ce serait juste : "Marra oukhra (Once again),  est une histoire d'amour. Majd est le fils d'un officier de haut rang dans l'armée syrienne qui était en poste au Liban pendant la guerre civile. Aujourd’hui, il travaille comme expert en informatique pour une banque libanaise à Damas. Joyce est libanaise, et a récemment été nommée directrice de la succursale. Les deux personnages  portent un double fardeau du passé - la mort des parents pendant la guerre et le poids du présent, pas moins douloureux.
À bien des égards, Majd et Joyce représentent une génération qui va écrire un nouveau chapitre dans l'histoire des relations entre le Liban et la Syrie, l'amour est peut-être le seul motif pour  permettre le deuil des morts, et une justice réparatrice. 
Lorsque la guerre israélienne au Liban a éclaté à l'été 2006, la Syrie a été le refuge le plus proche pour ceux qui y couraient pour la sécurité, et les gens y ont été accueillis à bras ouverts. Le destin, l'histoire, la démographie et  la culture du Liban et de la Syrie sont si intimement liés, les conflits entre les deux ont le tempérament d'un conflit fratricide - toujours politique, jamais civil."
 
Il n'est nullement important de rentrer dans les détails pour donner envie aux cinéphiles d'aller voir ou non ce film.
Pour le plaisir, j'ai même récupéré le lien de la bande annonce du film Marra Oukhra
Devenir chroniqueur cinéma  ne demande aucune formation particulière,  il suffit juste d'avoir un goût prononcé pour l'écriture et pour voir des films. Un critique de cinéma est là pour juger mais aussi pour servir de guide au spectateur.  
Alors, chers journalistes, c'est bien de critiquer tout ce qui se fait mais encore faut-il que vous fassiez votre métier dans les règles.

Chittapresse

12 déc. 2010

DNA : SILENCE ! MOTEUR ! ACTION !! PRISE 4

NO COMMENT ...
Sur DNA,  Vendredi 10 décembre 2010 à 21: 53

Opération militaire en Kabylie : Plusieurs terroristes tués, rumeurs sur la mort du chef d'Al Qaïda

En fait, l'article ci-dessus a été publié un première fois Vendredi 10 décembre et rectifié Samedi 11 décembre 2010,  vers 13h 
 En cliquant une seconde fois sur l'article dans mes recherches google, j'atterris là dessus : 
Ah pour ce troisième "remaniement d'article" chez DNA, on a pensé à rectifier la date de parution.
Ce qui change :  Le titre, la photo et des sous-titres pour faire style!!!!!! euh style DNA, c'est effectivement la signature DNA.
Au moment où je gribouille ce papier, je jette un dernier coup d'oeil à l'article et là, euh.... SURPRISE!!! encore un changement!!  A vous de trouver !!
Article intitulé : 
N'allez pas chercher loin, il n'y a aucun changement dans le contenu du texte,  ce qui est vraiment dommage d'ailleurs !
Ceci étant dit, je suggère au rédacteur en chef de réécrire encore une fois son article, on ne le lui reprochera pas, mais cette fois-ci en tenant compte des remarques faites ici.
Voici le lien pour vérifier si la version a encore changé :

La question que je me pose est :A-t-on le droit d'apporter des modifications à  un article de presse, déjà publié,  sans en avertir ses lecteurs ?  Bien évidemment, on n'y voit aucun mal   si il est juste question de corriger la ponctuation ou des fautes grammaticales.
D'ailleurs, il n'y a pas si longtemps , Chittapresse épinglait le webzine VIVA L'ALGERIE, l'accusant de réécrire ses articles. Il s'avère qu'ils ne soient pas les seuls à pratiquer le gommage d'infos.
Pourquoi ces journalistes ont-ils la flemme de réécrire un article ou alors, si ce n'est qu'une info à ajouter, pourquoi ne se contentent-ils pas juste de donner l'info supplémentaire et renvoyer les lecteurs vers l'article d'origine pour mieux comprendre.
Reconnaissez quand même, que le Net donne cette possibilité de renvoyer vers d'autres articles en y ajoutant des liens. Ce qui n'est pas faisable avec les éditions papier
Élémentaire mon cher Watson !!!

9 déc. 2010

Wikileaks : Quand El Watan use de deux supports pour analyser différemment un même câble.

Cette fois, il n'y a aucun doute sur le fait que le quotidien d'El Watan ne s’intéresse nullement à ses lecteurs. Le plus important pour M. Omar Belhouchet,  directeur du journal, semble être le nombre de tirages papier de son édition du jour et surtout le chiffre d'affaires généré en fin de journée. 
En créant sa version en ligne, M. Belhouchet ne pensait pas du tout attirer le plus de lecteurs possibles ou alors permettre à ceux qui ne peuvent se procurer la version papier du journal de les lire. Son objectif était juste de "faire comme tout le monde" : avoir un site internet. 
Ce qui est important chez El watan, c'est de faire un peu les "lèche bottes", notamment en faisant visiter leurs locaux à l'un des dirigeants du parti socialiste, M. Hollande, allant jusqu'à le surprendre par " la mise en page d’une fausse une de l’édition du lendemain, avec sa photo et un titre accrocheur : «2012, j’y serai !» allusion à sa candidature à la prochaine présidentielle française." dixit El Watan. 
Je suppose qu'après cela, ils vont encadrer  la photo de M. Hollande avec son autographe, comme on fait dans les grands hôtels ou restaurants après la venue d'une star. 
Non mais franchement, quel est l'intérêt de cette visite ? El Watan se positionnerait-il comme étant un pro socialiste  ? Je pensais que c'était un journal indépendant , non?
Imaginez un peu Saïd Saadi visitant les locaux de Libération  ou Le Figaro. Bref !! passons!
Revenons à nos moutons. 
Je ne pouvais laisser passer pareille occasion : On a fait fort  chez El Watan !!
On apprend qu'un câble intitulé: Président BEN ALI meets with Welch : Progress  vient d'être publié par wikileaks, mais comme chez El Watan, on n'a personne pour traduire et rédiger un bon article, on va fouiner chez les autres. Sauf que là, on tombe sur deux versions différentes. Jugez-en par vous même : 
Voici le passage du câble qui semble avoir attiré nos journalistes et fait couler de l'encre : 

14. (S) On the Western Sahara, Ben Ali said the Algerians 
are responsible for the ongoing impasse. Welch agreed, 
saying the issue was blocking progress in the region. He 
said the Algerians need to accept that there is not going to 
be an independent state in the Western Sahara. Ben Ali said 
the problem is complex, and will take years to resolve. He 
added it cannot be settled through the UN Security Council. 
He noted Tunisia had tried to convene a Maghreb meeting on it 
in Tunis. While Morocco and Libya had agreed to attend, 
Algeria refused, saying there was nothing to discuss. 

Traduction : 

 "Sur la Sahara occidental, Ben Ali a dit que les Algériens sont responsables de l'impasse continue. Welch acquiesça , en disant que  l'issue bloquait le progrès dans la région. Il a dit que les Algériens devraient accepter le fait qu'il n'y aura pas d'État indépendant en Sahara occidental. Ben Ali a dit que le problème était complexe, et que cela  prendrait des années avant d'arriver à une solution. Il a ajouté que le Conseil de sécurité de l'ONU n'arrangeait pas les choses. 
Il a dit que  la Tunisie avait essayé de convoquer une session du Maghreb sur le sujet à Tunis. Alors  que le Maroc et la Libye avaient accepté d'être présents, l'Algérie a refusé, disant  il n'y avait rien à discuter." fin de traduction.
Mercredi 8 décembre 2010, à 10:13
Un site maghrébin (Maghreb Intelligence ) publie  un article portant  sur le câble en question, en le titrant :Ben Ali : "Pas d'Etat indépendant au Sahara Occidental" attribuant les paroles de David Welch  - à l'époque, Sous-Secrétaire d'Etat pour les affaires du Proche Orient - au Président Tunisien, M. Ben Ali: " Lors d’une rencontre, en mars 2008, avec David Welch, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a été très clair. Il a déclaré au diplomate américain que les Algériens ont besoin de comprendre qu’il n’y aura pas d’Etat indépendant au Sahara occidental". Il faut dire que le webzine marocain a tendance à en rajouter. De deux choses l'une : "Mauvaise traduction" ou "Mauvaise ...foi" ?

Mercredi 8 décembre 2010 à 12:25 : 
TSA publie toujours sur le même câble, un article intitulé : Ben Ali accuse l'Algérie d'être responsable de l'impasse actuelle au Sahara Occidental. rendant à César ce qui appartient à César : " David Welch a répondu que les Algériens devront accepter l'idée qu’il n’y aura pas un Etat indépendant au Sahara occidental, selon le même mémo." Je reconnais là que cela rejoint  ce qui y est dit dans le câble. 
Mercredi 08 décembre 2010, à 14: 05,:
El Watan publie son premier article sur le sujet, en utilisant sa version en ligne : Wikileaks : Ben Ali accuse l'Algérie de bloquer le Maghreb et en veillant à bien mettre en évidence ce qui suit : "Les Algériens doivent accepter le fait qu'il n'y aura pas un Etat indépendant au Sahara occidental". La Sentence prononcée par le président Tunisien tombe comme un couperet. Pour Ben Ali, l'Algérie est la principale responsable du blocage au Maghreb." Il est clair que dans l'analyse de ce journaliste, il y a un mélange des deux articles précédents. Il reprend l'explication donnée par Maghreb Intelligence et essaie d'analyser à la façon TSA, si ce n'est essayer de faire mieux.  On ne peut pas parler de mauvaise traduction ici, c'est même pire!! Le mémo disait : "Sur la Sahara occidental, Ben Ali a dit que les Algériens sont responsables de l'impasse continue. "  Avec Semmar, cela devient : "Ben Ali accuse l'Algérie de bloquer le Maghreb! " Où l'a-t-il lu ? En fait il s'en fout ! L'essentiel pour lui est de trouver un titre accrocheur pour faire plus court que TSA, quitte à porter des accusations aussi graves!!


Tout cela n'a rien de nouveau. J'ai déjà prouvé à maintes fois , ici-même, que Semmar, alias Mickeyleak n'en faisait qu'à sa tête, et qu'il était adepte des raccourcis!! 
Non, ce qui est nouveau ici et qui semble complètement échapper à la direction d'El Watan, c'est que dans l'édition papier du lendemain, ils validaient un autre article portant sur le même câble, de Ghania Lassal intitulé : Wikileaks, Sahara Occidental : La fausse neutralité de Ben Ali et ce, en date du 09 Décembre 2010 à 3:00. 
Elle y dit : "Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, accuse les Algériens d’être «responsables de l’actuelle impasse» dans laquelle se trouve le dossier du Sahara occidental."  Ce qui est réellement dit dans le câble et que je trouve bien traduit. 
La journaliste met bien l'accent sur le fait que le Président parle du "Sahara Occidental" et non du "Maghreb" et plus loin "Le diplomate américain rétorque même que les Algériens «se doivent d’accepter l’idée qu’il n’y aura jamais d’Etat indépendant au Sahara occidental». M. Ben Ali finit par répondre que le problème est complexe et que sa résolution prendrait plusieurs années. «Le dossier ne pourra pas être réglé par le biais du Conseil de sécurité de l’ONU», a ajouté le président tunisien." 
Non seulement , Ghania rectifie le tir de son collègue (en traitant plus sérieusement le sujet),  en commençant par attribuer à chacun des interlocuteurs  la bulle qui lui revient, mais mieux encore, elle insiste ( et elle fait bien d'insister ) sur le fait que Benali ne partageait pas complètement le point de vue de Welch puisqu'il a justifié la position de l'Algérie du fait de la complexité de la situation.
Vous l'aurez remarqué, chez El Watan  on traite un même sujet de façon complètement distincte. On s'applique beaucoup plus dans l'édition imprimée. On y met un peu plus de sérieux! que dis-je : Beaucoup plus !!
Il est clair et indéniable que la version en ligne d'El Watan, a été créée spécialement pour que  Semmar y débite ce qu'il veut, sans que personne ne vienne l'arrêter. 
On ne peut s'empêcher de se poser d'autres  questions : 
Quel est l'intérêt de mettre systématiquement à la Une, de la version en ligne, des articles dénués de tout sens d'un pseudo journaliste, alors que le journal ne manque  ni de bons journalistes ni de sujets beaucoup plus importants?
Quel est l'intérêt réel de cette version en ligne ?
Ou alors des questions du style :
Quel est l'intérêt de faire visiter les locaux d'El watan aux personnalités politiques Etrangères comme François Hollande ou même l'Ambassadeur des Etats-Unis  ? 
Si la réponse est  : c'est à la demande de ces mêmes politiques, et que  c'est une pratique vieille de 20 ans, n'avez-vous pas peur que votre version web ne fasse tâche dans tout ça ?
Ah une dernière question :
Combien d'articles El watan compte-t-il produire si Wikileaks révélait quoi que ce soit à son sujet?  
Wait and see..

7 déc. 2010

Quand la presse algérienne fait biz biz avec les Américains...

Dans mon dernier article : Wikileaks et les-câbles algériens : quand la "traduction" vient entacher "l'interprétation". , publié ici-même, le 06/12/2010 " , je mettais en garde le lecteur contre les éventuelles mauvaises traductions de câbles obtenus via un interprète. Mais à travers le câble qui va suivre, il n'est nullement question de rapporter les dires de qui que ce soit. Il s'agit juste de relever qu'une certaine presse peut non seulement être amenée à collaborer avec l'Ambassade des Etats-Unis mais encore mieux, la laisser  prendre la main sur le contenu de ses articles !! 
Mais qui a donc flirté avec les Américains ? 
Eh non vous ne cherchez pas du tout dans la bonne direction!! Puisqu'il s'agit tout simplement  du grand journal "ElKhabar" journal arabophone connu pour être un des plus sérieux . Jugez-en par vous-même : Scène pour la visite Galloise d'A/S vers l'Algérie.
Voici le passage qui peut  interpeller bien des lecteurs : 
Classified By: Ambassador Robert Ford, reason 1.4 (b) and (d)

1. (C) We and the Algerians are looking forward to your visit next week. There was a prominent article about your visit, generated with help from our PAO, in best-selling el-Khabar newspaper on February 21. You will be visiting just as the government machine is gearing up to amend the Algerian constitution to enable President Bouteflika to run for a third term in 2009. There is no strong, influential voice criticizing this effort; only small parties and a few notable individuals have spoken against the building momentum (ref A). The only issue that appears unresolved inside the top civilian and military leadership is whether or not there should be a change to the constitution that establishes a vice president as well. This vice president would be the obvious successor to Bouteflika, especially if his health prevents him from serving out a third term that would expire in 2014. We are arranging for you to meet with former Prime Minister Ouyahia, the man most frequently thought to be tapped for vice president.

Traduction :

1. (C) Les Algériens et nous-mêmes attendons avec impatience votre visite la semaine prochaine. Un grand article a été consacré à votre visite, produit avec l’aide de notre PAO [Attaché de presse et des relations publiques à l’ambassade américaine] et publié dans El-Khabar, un quotidien arabophone à grand tirage, le 21 février (2008) ?. Votre visite intervient au moment où le Gouvernement algérien s’apprête à faire campagne pour faire modifier la Constitution du pays et permettre, ainsi, au Président Bouteflika de briguer un troisième mandat en 2009. Aucune voix forte et influente ne critique cette initiative ; seuls quelques petits partis et quelques personnalités publiques se sont exprimés contre ce projet de modification de la Constitution (ref. A).

Euh...n'est-ce pas là le journal qui se positionne toujours en donneur de leçons ? Le journal le plus clean d'aujourd'hui ?

Dans un autre câble posté hier par Wikileaks :Après les derniers bombardements d'Alger...
c'est un autre journal  qui est également cité. J'ai nommé le journal  "L'Expression".
Je sais, vous allez me dire: mais nul n'ignore que le coeur du  journal l'Expression balance entre les militaires et les autres et qu'en gros, il mangerait à tous les râteliers. Oui sûrement, eh bien il est quand même intéressant d'en avoir des preuves. Jugez-en par vous même :

Ahmed Fattani, publisher of L’Expression newspaper who has good contacts in the security services, told Ambassador December 17 that many in the security forces want to launch a broad campaign of arrests. For this reason, he said, they leaked to him information that some 250 of the Islamist extremists previously released under President Bouteflika’s amnesty program had rejoined the AQIM fight against the government. Fattani claimed that some in the security services said the number was even higher, but L’Expression used the 250 number so as not to anger Bouteflika further.

Traduction : 
"Ahmed Fattani, directeur du quotidien francophone L’Expression, et qui entretient d’excellents contacts avec les services de sécurité algériens, a informé l’Ambassadeur, le 17 décembre (2007 ) que de nombreux responsables militaires souhaitaient lancer une vaste campagne d'arrestations. C'est pour cette raison, a-t-il dit, qu'ils lui avaient fuité une information selon laquelle 250 islamistes extrémistes, qui avaient bénéficié de la relaxe dans le cadre du programme d’amnistie et de réconciliation nationale du président Bouteflika, avaient rejoint les rangs de l’AQMI pour combattre l’Etat algérien. Fattani avait ajouté que, selon certains responsables des services de sécurité, le nombre était bien plus élevé mais que L’Expression s’était borné à fournir le chiffre de 250 éléments pour ne pas subir l’ire de Bouteflika"


Le plus étonnant dans tout ça,  est de voir qu’aucun organe de presse algérienne n'ait voulu citer un de ces deux câbles...
Une chose est sûre, nos journalistes semblent avoir un bon fonds : ils ne se tirent pas dans les pattes quand il s'agit des flirts de leurs confrères avec la classe politique ou la diplomatie étrangère.. Après tout,  peut être parce que tout le monde y trouve son compte.
Chittapresse trouve donc logique,  qu'après avoir publié le câble où le nom de la journaliste   Nadia Mellal apparaissait -  et que toute la presse algérienne s'est empressée de reprendre - de poster les deux câbles  cités ci-dessus. 
Il faut reconnaître que le cas de Nadia Mellal  est vraiment anodin quant au comportement de certains autres journalistes. Je me devais donc de rééquilibrer les choses.
It's my own opinion.
Chittapresse

Wikileaks et les câbles Algériens : Quand la "traduction" vient entacher "l'interprétation".


Internet est un moyen de communication de plus en plus répandu et hyper puissant. On y a la possibilité de communiquer facilement. Mais le problème c’est qu’on  n’use pas des outils mis à notre disposition pour bien le faire. Le tout est de savoir  quoi « communiquer » .



Il serait intéressant d’alerter nos lecteurs sur un point très important qu’aucune presse n’a jugé utile de relever jusqu’ici.

Tous ces câbles Wikileaks qui sont rédigés en anglais - puisque émanant de la diplomatie américaine-  sont déjà une interprétation de ce que nos diplomates Algériens auraient pu dire.
Après un échange avec un ami Interprète -traducteur, il  est apparu que ce que nous lisons  (câbles bruts en anglais)  ce sont déjà des  interprétations de ce qui est réellement dit.
Il ne serait donc  pas anodin de noter que lorsque  le président Bouteflika s’adresse à une délégation   américaine, il  s'exprime dans la  langue   qu’il  maîtrise le     mieux, notamment : le « Français » et c’est à l’interprète des américains (ou même l’interprète commun) de traduire les paroles du Président. Et vice versa, quand les Américains parlent, c’est l’interprète algérien qui traduit pour le président. On appellerait cela « de l’interprétation chuchotée (l’interprète s’installe derrière son client et lui chuchote dans l’oreille).
Dans certains câbles publiés par Wikileaks, on peut facilement remarquer que des propos sont parfois rapportés "au style direct"  (citations entre guillemets) et d'autres fois "au style indirect".  Il apparaît clairement qu’il s’agit là d’une tactique de communication langagière utilisée dans le but de  mettre en exergue certains propos du Président.
En résumé, si je tombe sur une phrase qui commence par « Le Président Bouteflika a dit que… », Cela sous-entend que l’on a voulu résumer et que l’on n’accorde pas d’importance  à la façon dont c’est dit. L’interprète résume, reformule et il peut aussi bien mettre en évidence un propos qu'en obscurcir un autre.
Cependant, si je tombe sur une phrase au style direct : « Le Président a dit : « … ». », Cela veut clairement signifier que l’on a voulu retranscrire les paroles du Président, telles  qu’elles ont été  exprimées.
En principe, là où le travail du journaliste devient intéressant et compliqué à la fois, c’est d’arriver à trouver la bonne « traduction » de cette « interprétation ».
Il est peut être nécessaire de rappeler la différence entre les deux : La traduction est « écrite » alors que l’interprétation est « orale ».
Tout cela pour vous dire qu’il faut toujours garder en tête que ce que nous lisons, c’est la traduction de ce qui a été « interprété » par les américains.
Prenons pour exemple ce câble publié le 03/12/2010 par le journal El Païs :Cable sobre las malas relaciones Buterflika - Mohamed IV  (câble en anglais)
 Rassurez-vous, je ne vais pas vous compliquer les choses  en vous proposant une traduction en français d’une traduction espagnole portant sur une interprétation américaine des dires du Président Algérien parlant en Français. (Ça va, je ne vous embrouille pas trop ?)
Pour ceux qui souhaitent la version en français, la voici: 

Câble sur les mauvaises relations Bouteflika – Mohamed IV.
Alger 001219 CONFIDENTIEL
SIPDIS
NOFORN
SIPDIS
EO 12958: DECL: 01/07/2016
TAGS: PREL, PBTS, WI, MO, AG
OBJET: LE SAHARA OCCIDENTAL Bouteflika, les relations avec
MAROC
Classé par: Richard Ambassadeur W. Erdman: Raisons 1,4 (b), (d) 


1.(C) La Conseillère du Président à la sécurité intérieure et la lutte anti-terroriste, Frances Fragos Townsend, a été reçue par le Président Bouteflika le 18 juin pendant 3H30. Le Directeur chargé de la lutte contre le terrorisme au Conseil de sécurité nationale (NSC), Michele Malvesti, et le Chef de mission adjoint ont accompagné Townsend. Etaient également présents M. Rezzag Bara, Conseiller du Président Bouteflika sur les questions de terrorisme ainsi qu’un preneur de notes. Ce câble rend compte de leurs entretiens sur la question du Sahara occidental et les relations avec le Maroc.
 2. (C/NF) À un certain moment des entretiens, le Président Bouteflika a abordé la question du Sahara occidental, relevant que les visiteurs américains avaient toujours voulu s’entretenir sur ce sujet avec lui. Townsend a fait savoir que le Président Bush avait demandé à Bouteflika et au Roi Mohamed VI d’essayer de résoudre leurs différends. Townsend a ajouté que le Président appréciait le rôle que Bouteflika avait joué l’été dernier dans la libération, par le Front Polisario, des 404 derniers prisonniers marocains, notant [à l’adresse du président algérien] que « cela n’aurait pas eu lieu sans votre courage ». Elle avait demandé au Président Bouteflika comment il voyait le règlement définitif de ce problème.
 3. (C/NF) Bouteflika a répondu que la plus grande puissance mondiale, les Etats-Unis, devait respecter les décisions des Nations unies sur le Sahara occidental. Il a rappelé que lors de sa première réunion avec le Président Bush en 2001, celui-ci avait demandé à Bouteflika de travailler en toute bonne foi avec James Baker et qu’il s’y était employé. Bouteflika a précisé qu’il soutenait le Plan Baker même s’il ne l’aurait pas fait si le Président Bush ne lui en avait pas fait la demande. Aujourd'hui, a-t-il dit, à l’égard du Maroc l’Algérie se « trouvait dans l’impasse » ajoutant « nous rejetons tout ce qu’ils [les Marocains] acceptent et vice-versa. » Bouteflika a précisé qu’en dépit de ce blocage, il avait pris deux décisions courageuses : le Sahara occidental ne serait jamais un casus belli pour l’Algérie et il avait dit clairement aux Marocains que l’Algérie n’avait aucune prétention sur le territoire et les ressources du Sahara occidental.
 4. (C/NF) Bouteflika a réitéré qu’il n’existait aucun problème bilatéral entre l’Algérie et le Maroc. Poursuivant, il a déclaré que les Marocains arguaient que le Sahara occidental était un problème opposant le Maroc à l’Algérie. « Si je pouvais je l’aurais résolu » a-t-il     déclaré,   « mais je ne peux parler au nom des Sahraouis ». Il revient au Maroc et au Front Polisario de trouver une solution et ils peuvent y parvenir avec l’aide des Américains. L’Algérie allait soutenir tout accord auquel le Maroc et le Polisario aboutiraient. Mais, a averti Bouteflika, aucune solution ne peut être imposée aux Sahraouis. Et dans ce scénario, l’Algérie défendrait jusqu’au bout le droit des Sahraouis à l’autodétermination.
 5. (C/NF) Bouteflika s’est plaint que l’Algérie était dans une situation telle que tout geste fait à l’endroit du Maroc serait interprété par les Marocains comme le prémisse d’un processus de règlement bilatéral avec l'Algérie. "C’est pourquoi je ne souhaite pas serrer la main du Roi." Bouteflika a affirmé, cependant, avoir rencontré le frère du Roi, le Prince Moulay Rachid, à Séville, où ils étaient tous les deux hôtes du Roi Juan Carlos. Bouteflika a constaté qu’il pouvait parler de tout avec Moulay Rachid. « Nous avons plaisanté et parlé avec bonheur » a ajouté Bouteflika, « chose que je ne peux faire avec le Roi car nous n’avons pas le même sens de l’humour !» Il avait ajouté qu’il pouvait également plaisanter avec le père du Souverain, le défunt Hassan II. Selon Bouteflika, le Roi Mohamed VI « n’est pas ouvert et manque d’expérience ». Dans un rare moment d’autocritique, Bouteflika a avoué avoir décelé sa propre faiblesse : il croyait que les autres devraient résoudre les problèmes par le dialogue et la concertation mais il ne croyait pas au dialogue entre lui et Mohamed VI.
6. (C/NF) Townsend a fait savoir que le Sahara occidental était une question à laquelle le Président Bush accordait le plus grand intérêt. Il a ajouté que le non règlement de ce conflit entravait la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme et empêchait le Maghreb d’atteindre le niveau de coopération économique souhaité. Bouteflika a suggéré que James Baker pourrait être de bon conseil pour le Président Bush car il était un homme « de qualités exceptionnelles ». « Il est bien regrettable que Baker quitte » a observé Bouteflika. Il s’est ensuite interrogé si le Président Bush pouvait convaincre Baker de poursuivre les missions qui lui avaient été confiées. Bouteflika a ajouté faire des concessions au Maroc        reviendrait    à « accorder une récompense à l’élève le plus indiscipliné de la classe ». Les Etats-Unis ne devraient pas « encourager le comportement négatif du Maroc » avait-il laissé entendre.
Fin de traduction.

Je pense que ce câble exprime clairement ce qui a été réellement dit par le Président Bouteflika, et ce qui y a été rapporté. A vous de voir ce que vous souhaitez en déduire.


Pour conclure, je vous propose de méditer sur ce qui suit : « Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre.» Bernard Werber,  Extrait de l' Encyclopédie du savoir relatif et absolu
Donc, un conseil : Laissez vos préjugés de côté et cessez de comprendre de travers
Chittapresse

6 déc. 2010

Quand El watan, "journal de référence", traite avec légèreté des dossiers sensibles .

Notre chère presse a parfois tendance à nous faire part de faits supposés réels mais sans fondement. Chacun y va de son mode "de remplissage de bouteilles", le tout accompagné d'un bon  "Selon une source proche du pouvoir". Apparemment , ils connaissent tous une personne issue des hautes sphères... d'où l’expression algérienne la plus populaire :  "wech, kech ma3rifa ?"
Ceci pour vous dire que nous sommes obligés, nous lecteurs, de prendre pour argent comptant certaines inepties d'une certaine presse!! 
La presse algérienne fait-elle de la manipulation ? Pour certains d'entre eux, je dirai OUI !
La course au scoop fait-elle parfois dire n'importe quoi ?  La réponse est OUI !
Il n'y a qu'à voir  la manière dont ils rapportent les différents câbles mis en ligne par Wikileaks ou par l'un des 5 quotidiens choisis par Assange. 
Il est important de noter que les quotidiens (autres que nationaux ) qui ont eu à traiter des câbles wikileaks se sont pour la plupart, juste contentés de nous les rapporter en nous rappelant la période dont il est question dans ces câbles.   En publiant des articles sur ces fameux câbles, la presse internationale n'a pas hésité à mettre en ligne les documents originaux, afin de permettre à ses lecteurs de vérifier leurs dires.
Ce qui n'est nullement le cas de notre chère presse !!  Non seulement ils nous soumettent leur point de vue, qu'ils appuient  en général  de quelques extraits complètement sortis de leur contexte, mais pire encore, en usant d'une mauvaise traduction.
Là où les autres mettent des jours pour analyser ces câbles, nos journalistes le font en moins d'une heure. 
Chacun y va de sa propre analyse!
Pour appuyer  mes dires, je vous soumets de suite un exemple flagrant de manipulation du lecteur.
Prenant le journal El watan - pour ne pas le nommer - qui a publié sur la version en ligne de son quotidien, un article intitulé : Bouteflika : Si nous étions dans la position de l'Egypte nous aurions appliqué la même politique avec Ghaza -101685_108.php
Encore un article gribouillé par un certain Semmar...
Voilà ce qui y est dit : "L'Algérie appuie l'Egypte dans sa position sur Ghaza", a déclaré sans ambages Abdelaziz Bouteflika au  général William Ward, commandant-en-chef de l'AFRICOM, lors de sa visite à Alger en novembre 2009. Bouteflika va même jusqu'à affirmer, selon un mémo "secret" de l'ambassade US à Alger, à son interlocuteur que "si nous étions dans leur position, nous aurions appliqué la même politique" vis-à-vis de Ghaza  !  

Décidément, le blocus que l'Egypte impose à la population de Ghaza ne choque pas énormément Abdelaziz Bouteflika. Pour preuve, le 25 novembre 2009, lors de ses entretiens secrets avec le général William Ward, commandant-en-chef de l'AFRICOM, le Chef de l'Etat a tout bonnement défendu "la position égyptienne" !
Mieux encore, Abdelaziz Bouteflika n'a même pas hésité à proclamer que  "si nous étions dans leur position, nous aurions appliqué la même politique". L'Algérie aurait-elle donc accepté de collaborer avec Israël pour asphyxier le Hamas ? C'est la question que l'on peut, légitimement , se poser à la lecture du câble diplomatique,  publié sur Wikileaks, de l'ambassade américaine à Alger qui révèle des propos troublants de Bouteflika sur cette question si chère à l'opinion publique Algérienne."
Dans le câble du 06 -12 - 2009 , on n'y parle pas du tout du blocus!!
Voici le passage qui semble avoir attiré l'attention du journal El Watan : 
10. (C) Bouteflika noted that the aftermath of the game had been interesting. Moroccan King Mohamed VI sent Bouteflika a very warm message congratulating Algeria on its victory. Bouteflika said he chose not to publicize the letter, in order not to create problems for Morocco in its relations with Egypt. He said Arab political frustrations were sometimes expressed through soccer. Algeria would continue to support Egypt's reconciliation efforts with the Palestinians. No one expects a change in Netanyahu's approach to negotiations, he said. Thus, now was an opportune time to work on reconciliation and encourage Palestinians to speak with one voice. Algeria also supported Egypt's position on Gaza, which was dictated by Egypt's proximity to Gaza and its domestic political environment. "If we were in their position, we would have applied the same policy." Bouteflika said he would prefer to see Egypt concentrate its energies on these issues "rather than against us."
Traduction : 
"Bouteflika a ajouté que la suite du jeu était  intéressante. Le roi du Maroc Mohamed VI ayant adressé  un message à Bouteflika à travers lequel il  félicitait très chaleureusement l’Algérie pour sa victoire. Bouteflika a dit qu'il avait  choisi de ne pas publier la lettre, afin de ne pas provoquer de malentendus dans les relations entre le Maroc et l'Egypte. Il a dit que les frustrations politiques arabes étaient parfois exprimées  à travers le football. L’Algérie continuera de soutenir les efforts de réconciliation de l'Egypte avec les Palestiniens. Personne ne s'attend, à travers l'approche de Netanyahu, à un changement dans les négociations, a-t-il dit. Ainsi, maintenant le moment était propice pour travailler sur la réconciliation et encourager les Palestiniens à parler d'une seule voix. L'Algérie a également appuyé la position de l'Egypte sur Gaza, qui a été dictée par la proximité de l'Egypte avec Gaza et de son environnement de politique intérieure. "Si nous étions dans leur position, nous aurions appliqué la même politique." Bouteflika a dit qu'il préférerait voir l'Egypte concentrer ses énergies sur ces questions "plutôt que contre nous." fin de traduction.
 A mon sens, ce que le Président Bouteflika voulait dire, c'est que le choix d'une telle politique de la part de l'Egypte était dû à sa proximité avec Gaza. Et que nous ne pouvons les juger pour cela, car nous ne nous trouvons pas à leur place. A aucun moment , il n'a cautionné le blocus sur Gaza !!
Second passage intéressant : 

11. (C) Bouteflika noted that Senator Mitchell had said the 
U.S. was committed to the peace process because it was in the 
U.S. interest. It was important not to confuse U.S. 
interests with Israeli interests -- although the two 
sometimes overlapped -- or Arab interests. Bouteflika 
lamented current settlement activities, which, he said, 
undermined peace negotiations. Before negotiations could 
succeed, settlement activity had to stop first. He added 
that this included Jerusalem. Any solution that did not take 
Jerusalem into account would certainly produce future 
conflict with the Arab and Muslim world. Bouteflika 

commended President Obama for trying his best to start a new 
process for negotiations. But President Abbas' and PM 
Netanyahu's meetings in Washington failed to reinvigorate the 
process. Bouteflika regretted that no serious negotiation 
effort has been produced since Oslo, and current efforts in 
Washington seemed to have no impact.
Traduction : 
« Bouteflika a fait remarquer  que le sénateur Mitchell avait  dit que le processus de paix  dans lequel se sont engagés  les États-Unis était dans leur intérêt. Il est important de ne pas confondre les intérêts américains avec  les intérêts israéliens - même si les deux se rejoignent parfois - ou même avec les intérêts arabes. Bouteflika a déploré les colonies de peuplements actuels, qui, dit-il, compromettent les négociations de paix. Pour que ces négociations réussissent, les activités de colonisation devraient s’arrêter en premier. Il a ajouté que cela concernait  également Jérusalem. Toute solution qui ne tiendrait pas compte de Jérusalem engendrerait certainement des conflits avec le monde arabe et musulman. Bouteflika a félicité le président Obama pour avoir fait de son mieux pour commencer un nouveau processus de négociations. Mais les réunions, à Washington, entre M. Abbas et le Premier ministre Netanyahu  n'ont  pas pu relancer le processus. Bouteflika a regretté qu'aucun effort de négociation sérieuse n'ait été produit depuis Oslo, et les efforts actuels à Washington ne semblent avoir aucun impact. » Fin de traduction.
Je trouve qu'il est préférable de lire  cet extrait de câble qui  exprime la position de Bouteflika quant au conflit Israelo-Palestinien que de lire les élucubrations de Semmar sur El watan!
Les questions que je me pose en tant que lectrice  :


Comment un quotidien national comme El watan,  qui a pour ambition de devenir un journal de référence, peut-il  traiter avec autant de légèreté un sujet aussi grave et sensible que le blocus criminel de Ghaza ?  Un blocus imposé par le gouvernement israélien avec la complicité honteuse de plusieurs dirigeants arabes. 
On peut  reprocher à Bouteflika beaucoup  de choses, notamment la gestion de la politique intérieure du pays, mais à la lecture de plusieurs câbles  il ressort clairement que la position algérienne sur les dossiers de colonisations  - Palestine et Sahara Occidental - ne souffrent d'aucune ambiguïté. 
Comment voulez-vous qu'on prenne notre chère presse au sérieux  ? N'existe-t-il  donc pas de journalistes politiques en Algérie ? 




1 déc. 2010

Comment le président du Sénat ABDELKADER BENSALAH a été réélu ?

"Il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu'à ses Saints"...
Je n'ai pas la prétention d'analyser les documents de wikileaks, mais je peux néanmoins vous retranscrire le doc concernant nos politiciens algériens; A vous d'en déduire ce que vous voulez :
Réf ID : 07ALGIERS45
Créé le : 16-01-2007 à 17 :05
Classification : CONFIDENTIEL
ORIGINE : Ambassade à alger
Document Bouteflika/ Bensalah/ Senat
B. ALGER 30 classées par: DCM Thomas F. Daughton; raisons 1,4 b / j

1. (C) Abdelkader Bensalah a été réélu, 129-0, comme  Président du Conseil de la Nation (Sénat) le 12 Janvier. Bensalah reste le favori pour succéder au président Bouteflika dans le cas où ce dernier serait  incapable d'aller au terme de son mandat en cours. La réélection de Bensalah  est devenue une évidence lorsqu'aucun autre sénateur n'est venu lui contester ce poste. Nadia Mellal, une journaliste francophone du  quotidien Liberté, qui a couvert cette élection, nous a dit que le résultat était connu à partir du moment où le Président Bouteflika avait annoncé aux sénateurs qu'il voulait  que Bensalah  conserve son poste. Mellal dit que les sénateurs s'en étaient plaint en privé  et  que,  ce n'est que par respect pour Bouteflika, qu'aucun candidat ne s'était présenté. Plusieurs d'entre eux lui avaient dit que cette élection était  plus une formalité  qu'un exercice de la démocratie. Ce qui est  une honte selon leur point de vue. BOUTEFLIKA NOMME DES SÉNATEURS DE SA GÉNÉRATION

2. (C) Le jour de l'élection, huit nouveaux sénateurs ont rejoint  leConseil d'Etat en tant qu'élément du tiers de l'adhésion désignée directement par le Président Bouteflika (réf A). Tous ont un point  commun: ils sont «moudjahidine», ou des anciens combattants (comme Bouteflika) de la guerre d'indépendance contre la France. Selon Mellal, ces sénateurs nouvellement nommés, étant membres de la «famille révolutionnaire» et en un sens «frères et sœurs du président Bouteflika," lui resteront  fidèles. Certains sénateurs auraient exprimé, discrètement à cette journaliste,  leur frustration  quant au fait que le le Président n'ait  pas tendu la main aux membres de la jeune génération qui devrait diriger le pays après  que Bouteflika et ses congénères aient quitté la scène politique. Sièges vacants pour Départ de Ministres !
3. (C) Bouteflika n'a nommé que  huit sénateurs sur les 24 qui lui sont attribués cette année. Dalila Helilou, une ancienne sénatrice du rang présidentiel, nous a dit que Bouteflika avait fait le choix - et de façon  consciente  - de laisser 16 sièges vacants pour les rendez-vous ultérieurs. Bien qu'il soit vrai que Bouteflika n'ait  pas encore pris sa décision dans certains cas, Helilou pense qu'il est plus que probable qu'il ait préféré garder quelques sièges au Sénat en réserve pour les ministres qui devraient être prochainement licenciés . Helilou assure  que le nombre de sièges à pourvoir est un bon indicateur  d'un prochain remaniement ministériel .

4. (C) COMMENTAIRE: Même si la maladie de Bouteflika est en net  recul dans l'esprit du public (grâce aux images télévisées d'un président actif). Le très respecté Bensalah est jugé capable de gérer le processus de succession à la présidence au cas où  Bouteflika ne puisse aller au bout de son mandat. L'analyse Helilou  sur les sièges vacants du Sénat nous surprend  et ne semble pas inintéressante.
Signé :FORD
Wikileaks

Traduit par Chittapresse.