23 oct. 2010

Lorsque la critique devient critique


Le journal « El watan » n’en finit pas de nous bassiner avec le film de Bouchareb « Hors la loi ».
Pour son édition d’aujourd’hui, ce journal a fait appel à un de ses correspondants « parisiens » et non des moindres !! J’ai nommé: Mouloud Mimoun, présenté comme étant un Journaliste spécialiste du cinéma et de la musique. The « Critique de cinéma » .. en Algérie!!
Voyez-vous, j’ai du mal à suivre ceux qui se disent pour le progrès en Algérie, ceux qui espèrent voir l’Algérie enfin sortir de son marasme (et je pèse mes mots). Vivement que la grosse crise d’adolescence que traverse notre pays puisse passer, parce que là, elle dure un peu trop longtemps !!!
Bref, ne nous égarons pas ! Autant j’ai apprécié l’article, dans ce même journal, de Linda Amiri (jeune historienne), qui a su relever à travers son analyse, toutes les coquilles du film de Bouchareb ainsi que le manque de recherche quant à l’histoire de la guerre d’Algérie, autant dans celui de Mimoun, je me désole qu'on puisse considérer certains journalistes comme étant the top of the top
Il est vrai, ce film a alimenté les tensions non « totalement » éteintes qui existent entre les deux pays (Algérie / France). Tensions présentes, non par les vérités que Rachid a su mettre en évidence mais plutôt par le sujet lui-même.
Comme si il était tabou, en France de parler de cette guerre d’Algérie !
Comme si on se refusait, de ce côté de la Méditerranée, de voir les choses en face !
Je n’ai nullement envie de m’abaisser au niveau d’un certain Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, qui, sans même voir le film, a crié au scandale , accusant Rachid Bouchareb de falsifier l’histoire !! waouww!!
Mais, entre nous, (binatna), peut on vraiment reprocher à ce politicien en manque d’électeurs, sa réaction comme celle de bien d’autres ? Non !! Car si Bouchareb n’avait pas parlé de « devoir de mémoire », si Bouchareb ne s’était pas présenté comme celui par qui le débat allait arriver, je pense qu’on n’aurait pas eu écho de tout ce raffut ou peut être bien que oui, et là, on aurait cloué le bec à Luca en lui disant : « T’es bien gentil, mon coco, mais il ne s’agit que d’une fiction ».
Ou alors, si vraiment Bouchareb avait fait son travail comme il se doit, c'est-à-dire « faire vérifier les scènes censées être tirées de l’Histoire commune», en faisant appel à des historiens des deux bords, euh… il aurait peut être eu droit à plus de respect que ça !! Et là, on se dirait : On s’en fout de la qualité du film ! On se fout de la médiocrité des scènes, l’Histoire est là !!! Parlons-en !! et on aurait dit "Nous déclarons le débat ouvert!!"
Eh non Bouchareb a opté pour "The show must go on"!!
Dommage! ce n’est pas parce que ça a marché avec « Indigènes » que forcément, ça devrait marcher avec « Hors la loi »...
Donc, en résumé, côté « devoir de mémoire », la sienne (de mémoire) a dû bien flancher il n’est pas trop tard pour lui de réviser sa copie. Mais côté cinéma, il n’est pas mauvais, juste qu’il a raté le coche à ce moment là. On ne peut gagner à tous les coups !! it’s life…
A travers le film de Rachid Bouchareb, on peut trouver autant de séquences inutiles que de séquences fortes.
Le réalisateur a eu l’audace de se lancer dans un pari qu'il a perdu d'avance parce qu'il n’a pas eu la patience de mieux travailler son film.
Je pense que son objectif premier, qui était sans doute d’en faire un devoir de mémoire comme il le dit, a été vite dépassé par son envie de casser la baraque à Cannes !! On reprend les mêmes et on rejoue.
Je pense aussi que ce qui a un peu sauvé le film, c’est surtout la qualité des acteurs choisis et non des moindres : Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila.
Ils ont tout simplement très bien joué les rôles qui leur ont été attribué !! Ce sont, et il est indéniable, d’excellents acteurs !! Roschdy que j’ai particulièrement adoré dans « Chouchou », «Mauvaise foi » « Indigènes », j’en passe et des meilleurs, un Sami apprécié dans «Embrassez qui vous voudrez », « Le Siffleur », « Indigènes » et bien d’autres et que j’attends de découvrir dans une production en cours « Omar m’a tuer »
Et bien évidemment, n'oublions pas notre chère Chafia Boudrâ, qu'il n'est plus nécessaire de présenter, notre "lalla Aïni"
Pour revenir à l'auteur de cet article, Mouloud Mimoun, ce dernier ne sait plus sur quel pied danser, puisqu’il tient deux discours.
A ce monsieur, j’ai envie de dire : « Je ne sais en quel nom vous écrivez ! En tant que cinéphile ou en tant qu’algérien ? Je compare votre article sur El watan à l’interview donnée sur France 24 et là vous ne tenez pas le même discours. Du moins les raisons de l’échec de ce film sont différentes !! En gros, vous nous embrouillez!! Comme si, en écrivant sur El watan, vous pensiez : « il faut que j’écrive un peu ce qu’ils ont envie d’entendre, si je veux leur plaire.. » (Tout comme bon nombre des pseudo journalistes algériens).
Dans votre interview sur France 24 , vous reconnaissez la place dédiée au film de Beauvois , je vous cite : « je trouve que le film de Beauvois a bien mérité son prix pour l’humanité qu’il dégage. » et dans cet article d’Elwatan, vous dites : « Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois, Grand prix du jury à Cannes, qui évoque l'enlèvement des moines de Tibehirine, flirte actuellement avec les deux millions d'entrées, au point que la presse française parle de «phénomène», se perdant en conjectures sur les raisons de son succès. » oups !! on ne sait plus sur quel pied danser très cher!!!
M. Mimoun, vous êtes censé être un critique de cinéma, et en lisant les deux articles, à aucun moment je ne vous vois parler de la qualité du film en lui-même. Vous ne faites que noyer le poisson !! Vous avez des choses à dire, mais vous ne le faites pas pour ne pas heurter ...Je ne sais qui.
Vous titrez votre article, « Les raisons du rejet », comme si le film était excellent et que si les Français n'allaient pas le voir, c’est tout simplement pour d’autres raisons. Ce qui est complètement abject !
Votre rôle consiste à nous donner votre propre analyse de ce film, votre propre lecture. Dans vos deux articles que je cite, on n’y trouve ni votre avis personnel ni votre analyse du film !!
Je tiens à vous rappeler que, des trois approches nécessaires à toute critique cinématographique (approche cinéphile, sociopolitique et promotionnel ou marketing), vous semblez avoir zappé la première qui est la plus importante et non des moindres.
Je pense qu’à force de jongler entre votre rôle de journaliste critique de cinéma et celui d’attaché de presse , vous s ne discernez plus l’un de l’autre.
M.Mouloud Mimoun, je ne vous trouve tout simplement pas objectif ...
liens vers les 2 articles de Mouloud Mimoun :

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